Muriel Taragano

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L’art comme passe temps, la formule pourrait s’apparenter à une provocation, il n’en est rien et elle doit être prise dans son sens le plus littéral, soit une recherche sur la figurabilité des expériences subjectives du temps. La pratique artistique est envisagée avant tout dans sa dimension procédurale, chaque mode opératoire engage une réflexion sur les manières de vivre le temps, la forme produite en est la résultante sensible. L’expérience est réversible et l’oeuvre est le lieu où elle peut être partagée, elle est ainsi l’objet transactionnel où se rejoue un intervalle de temps. La dimension procédurale et opératoire du travail artistique fait figure de geste inaugural  et fonde ma recherche artistique. A tout moment le concept s’accorde à la main dans une dialectique étroite. Ainsi il y a pour moi une véritable fécondité heuristique de l’empreinte comme procédure de fouille du réel. Pour commencer il y a le choix du moule, puis le geste d’adhérence qui est promesse de forme, il y a aussi un plaisir compulsif à emprunter au réel ce qu’il a de trivial : les emballages plastiques, blisters divers que la société de consommation rejette. La matière, coulée, investit la diversité des cavités offertes, fait advenir les formes, ready-made inventés, mais jamais ne les répète tout à fait. Le répertoire des formes est continuellement en expansion, il offre une infinité de combinaisons selon les espaces d’application.